Femmes ambitieuses de l’historienne spécialiste de l’histoire des femmes et de la sexualité Virginie Girod,
L’enfant de la source de la coach Lucile Paul-Chevance,
L’or de nos cicatrices de la coach en résilience Anya Tsai,
Le roseau penchant de la résiliente Nadalette La Fonta Six,
Sur le chemin du coeur de la coach Mary-Laure Teyssedre (épisode en janvier !)
ou LE superbe disque vinyle de la productrice Orane Gueneau : Black LiIlith
Cette année, l’équipe s’est agrandie avec Amandine, Claudia et Sandrine.
Pour ce mois de décembre, retrouvez chaque jour des épisodes d’une affranchie, des interviews inédites de fortes personnalités et des messages d’amour issus de notre tout dernier podcast Un Flow de femmes.
Dès le premier décembre, jour de la Saint-Florence, et jusqu’au 25 décembre rendez-vous sur notre compte Instagram pour découvrir jour après jour le numéro du calendrier correspondant à l’un de vos épisodes préférés.
Si vous souhaitez prendre des forces avant les fêtes de fin d’année, restez dans votre Flow ! Des surprises pourraient peut être bien vous attendre.
Devoir stopper votre lecture et avoir hâte d’y retourner ? Être surpris par un personnage, happé par une intrigue ou par des mots qui vous soulagent, vous font du bien par leur beauté, par ce qu’ils réveillent en vous ? Sûrement. Moi oui. Mais plus autant depuis quelque temps, peut-être par manque de temps.
Pourtant j’aime lire. J’adore ce sentiment libérateur de prendre le temps, revenir à l’essentiel, ralentir. J’aime me glisser dans la pensée d’un auteur, dans ses mots. Avancer dans ma compréhension du monde et enrichir mon chemin de vie à travers lui.
M’extraire aussi de mon quotidien peut-être trop étriqué parfois, trop cloisonné, envahi par les tâches à accomplir, un agenda bien rempli et des enfants à élever. Sans compter l’information qui me vient de toutes part, les réseaux sociaux qui parasitent ma concentration. Les injonctions aux bonheur et au bien-être qui me paralysent.
Sandrine est biblio-thérapeute, une branche de l’art-thérapie. Quel drôle de métier. Soigner par les livres ? C’est possible ? (Re)donner le goût des grands textes aux personnes qui en sont éloignées, libérer par la lecture à voix haute, font partie de ses objectifs.
La force de la lecture à voix haute, je la ressens aujourd’hui à travers les contes et histoires que je lis chaque jour à mes enfants. Un moment hors du temps qui nous lie. J’espère leurs transmettre ainsi le goût de la lecture. Et moi ? Pourrais-je lire des textes à voix haute pour le plaisir ? Pourrais-je tout simplement soigner mes maux et me recentrer sur l’essentiel grâce aux livres ? Mais quels livres ?
J’avais envie de poser ces questions à Sandrine car ses ateliers de bibliothérapie créative s’adressent à tous, sous le nom « Lire délivre », en référence au réconfort, à la délivrance et au sentiment de mieux-être ressenti grâce à la lecture.
Ralentissez et découvrez son univers sur son site internet pour comprendre le sens profond de la thérapie par les livres : www.ateliersliredelivre.com
Sandrine a été bibliothécaire pendant 20 ans avant de prendre son envol. Sa formation, elle l’a suivi avec la grande Régine Détambel, autrice et elle-même bibliothérapeute. Une femme puissante qui s’intéresse aux vertus thérapeutiques de la lecture et de l’écriture.
Écoutez notre échange pour comprendre le sens profond de la thérapie par les livres. Une interview qui vous aidera peut-être à choisir votre prochaine lecture… 😃
Nous avons donc parlé des différents rôles qu’elle endosse : celui de l’enfant adoptée et de la souffrance d’abandon, celui de la résiliente en cheminement et enfin celui de la créatrice, celle qui sublime.
Écoutez-la en avant-première (et oui ! L’épisode n’est pas encore sorti officiellement. Seul.e vous l’aurez dans les oreilles 💫)
Et voilà, l’été est derrière nous !
Je vous ai délaissé quelques semaines parce qu’il était grand temps et… trois mois sont passés ! 😱Pour cette troisième newsletter et alors que je rentre dans le dur après de magnifiques vacances, je souhaitais vous faire part d’une théorie sur laquelle je me suis penchée avant de réaliser le dernier épisode de la saison 3 ( #19 – Rebondir, le point un an après ) : la théorie polyvagale (TPV) du professeur Steven PORGES présentée par son élève Déborah Dana qui enseigne notamment à des ostéopathes.
Si vous avez écouté cet épisode 19, vous savez que je me suis coincée les cervicales peu avant l’été. Ai-je voulu expérimenter la théorie et éprouver le fonctionnement de notre système nerveux avant de vous en parler ? 😄
Quoi qu’il en soit, je ne vous conseille pas de réaliser un déménagement de meubles sur trois étages à vous seul.e (ou à deux). Me concernant, le résultat fut implacable : deux consultations d’ostéopathes en quatre jours suivis de trois jours alitée plusieurs heures au lieu de travailler – évidemment en relâchant le mental… ahhhhh ce fichu mental !
Mais pour en revenir à cette théorie Polyvagale – dont le terme “vagal” à lui seul m’a ramenée quarante ans en arrière lorsque je passais mon temps à “tomber dans les pommes” (mais pourquoi cette expression ?) – c’est que la douleur physiologique et la douleur psychologique sont connectées.
Il existe plusieurs états par lesquels on passe tout au long d’une journée : on se mobilise, on s’immobilise et on se connecte, on se relie. Il y a des avantages à cela et si on n’arrive plus à le faire, si l’un des état dysfonctionne, se bloque, alors là… pour ma part, je me coince ou je fais un malaise.
Pourquoi changeons-nous d’état, d’après vous ?
Et bien pour être résilient au stress ou encore pour ne pas développer de pathologie physiologique cardiaque (diabète ou autre) voire pour rechercher un soutien social ou améliorer notre capacité à développer des amitiés par exemple, on utilise notre système sympathique et parasympathique : le nerf vagal ventral et le nerf vagal dorsal.
Cette fois-ci, aucun malaise mais bien un problème lié au système sympathique et parasympathique dont j’ai pris conscience. Ce n’était pas le simple, impitoyable et mathématique résultat de “qui porte des meubles lourds seule se retrouve avec un blocage cervicale-dos-sacrum”.
Pourquoi ?
Parce que, tout comme lorsque nous naissons, nous avons besoin d’être en lien dans notre vie. Nous avons des attentes, la volonté de survivre et la soif de nous connecter, d’être en lien avec l’autre. Et ces deux envie sont présentes tout au long de notre vie.
Si le moral est là et l’envie d’y arriver aussi, je me suis bel et bien créé du stress durant ce début d’année 2021. Je n’ai pas chômé avec le podcast et tout le travail qu’il implique (notamment quand on se crée une équipe). Si je me suis posée un peu, je me suis aussi laissée envahir émotionnellement par certains évènements personnels !
La bonne nouvelle est que j’ai dû me résoudre à m’aliter quelques heures par jours et à consulter un ostéopathe pour que tout revienne en ordre !
Comme pour nombre d’entre nous, début 2021 fut pour moi excitante et étrange à la fois. Excitante car elle m’a permis de continuer à créer, à découvrir des possibles avec une équipe, à aller de l’avant et penser mon futur. (Et entre nous, un futur qui se dirige de plus en plus dans un domaine qui me tient à cœur, celui de la blockchain. Mais je crains que ce terme ne parle qu’à peu d’entre vous.)
Étrange car, au final, avant d’entamer des vacances pour un parcours d’entrepreneuse, j’ai eu l’impression de revenir au point mort. Et hop ! 10 ans en arrière, avant que je ne crée mon entreprise d’édition et de services numériques MOREY EDITIONS : mais que vais-je bien pouvoir faire de ma vie ?😄
C’est pour toutes ces raisons qu’au lieu d’avoir lancé le podcast Un Flow de femmes ou de nous retrouver autour de l’épisode d’été que vous avez certainement déjà écouté je ne reviens vers vous qu’à présent pour vous présenter Amandine et son parcours de vie, son travail de résilience et son travail de sublimation. Attention, épisode en avant-première rien que pour vous dès ce soir en cliquant sur le bouton présenté plus bas “Écouter Amandine en avant-première”. Si vous souhaitez l’écouter via votre application préférée, il vous faudra attendre dimanche 10 octobre, jour de sa sortie.
Je reprends aussi la parole, seule, pour vous parler d’anges et d’une rencontre inhabituelle en lien avec l’actualité. Quelle actualité, me direz-vous ? Et bien celle de la commission Sauvé et son rapport sur les abus sexuels dans l’Église catholique.
Bonne écoute à toutes et tous !
Florence Dell’Aiera
Avez-vous déjà l’impression d’avoir toujours connue une personne ou de vous sentir proche tellement vous vous retrouvez dans ses propos, ses désirs de création, ses projets ?
Amandine Clément est une jeune scénariste et réalisatrice et que j’ai rencontrée début 2021 seulement et parfois j’ai l’impression de l’avoir toujours connue ! 😄
Nous nous sommes rencontrées pour la première fois en début d’année grâce à une annonce que j’ai passé pour former une équipe et depuis, Amandine est devenue la réalisatrice des contenus vidéos du podcast Restez dans le Flow.
Nous avons parlé des différents rôles qu’elle endosse : celui de l’enfant adoptée et de la souffrance d’abandon, celui de la résiliente en cheminement et enfin celui de la créatrice, celle qui sublime.
Écoutez-la en avant-première (et oui ! L’épisode n’est pas encore sorti officiellement. Seul.e vous l’aurez dans les oreilles 💫)
Un Flow de femmes, c’est quoi ?
C‘est un podcast basé sur des messages de femmes qui s’adressent à d’autres femmes. C’est aussi un podcast où l’on entend un professionnel du développement personnel expliquer sa pratique et d’autres surprises que je réserve !
En bref, c’est dire à une personne combien on croit en elle, combien on la soutient, combien on l’encourage, combien on souhaite qu’elle voit plus grand, qu’elle aille plus haut !
Il s’agit de laisser un message encourageant, engageant, porteur, qui tire vers le haut la personne de son choix ou à soi-même, pourquoi pas ? On peut préciser son prénom et sa ville en début de message si on le souhaite mais ce n’est absolument pas obligé.
Quelques exemples :
Exprimer à une proche qui est malade qu’on croit en sa force.
Dire à sa mère grincheuse tout simplement qu’on l’aime et qu’on sait qu’elle aussi car on ne le lui a jamais dit en face à face, par pudeur.
Exprimer à sa fille qui galère dans ses études qu’on croit en elle.
Un seul numéro, deux possibilités :
Utiliser votre téléphone pour appeler la messagerie vocale d’Un Flow de femmes. Assurez-vous d’être dans un lieu qui capte bien afin que votre message soit le plus clair possible sur le répondeur ;
Utiliser votre smartphone et l’application Whatsapp et enregistrer votre message directement dessus (la qualité sera bien meilleure)
Nous publierons les messages les plus forts et de bonne qualité auditive chaque semaine.
Il y a un an, j’habitais encore Paris, j’avais un job, j’étais salariée et à côté de mon travail je réfléchissais à la possibilité de réaliser des conférences au sujet de la résilience.
Je publiais alors un épisode dans la thématique Et la vie pro dans tout ça ? où je vous partageais mes idées sur notre capacité à rebondir dans la vie lorsqu’on est une personne ayant déjà vécu une résilience, ce que cela provoquait dans ma façon d’appréhender les obstacles de vie. J’ai donc remis le couvert un an plus tard et j’ai profité de tout stopper pendant l’été pour faire le point.
Mais s’il y en a une qui sait très bien ce que veut dire s’arrêter, c’est Nadalette La Fonta Six.
Bien ancrée sur ses deux pieds, des béquilles non loin certes, mais une histoire à couper le souffle sur le plan perso comme sur le plan pro, je me suis dit qu’un jour nous échangerions toutes deux sur les temps forts de la vie.
Nous avons parlé de sa renaissance, de sens de la vie, de féminisme mais aussi de maternité, de liens et de transmission. Ses paroles vivantes parlent de souffle, de bonheur et d’amour. D’amour pour son premier petit-enfant qui, depuis notre enregistrement, est arrivé pour agrandir la famille !
Une part de moi, de vous peut-être aussi, appartient au chemin de résilience parcouru au fil des années. Et sur ce chemin, un jour, j’ai été surprise par une voix, par celui qui m’a dit s’appeler Bernard.
Cette voix a fait une grande partie de mon éducation à côté de celle de mes parents. Parce que oui, malgré toutes les difficultés rencontrées, malgré mon secret sur ce que je subissais – et vous savez que tout l’amour de nos parents, nos proches lorsqu’on en a, ne suffit malheureusement pas à retirer la souffrance que l’on vit – je ne suis jamais tombée dans une quelconque addiction.
Accepter que cela soit votre réalité et que celle-ci n’est partageable avec personne : voilà qui ne fut pas simple. Il y avait le secret de l’inceste et il y avait le secret de cette voix, ce souffle, cette chose invisible et pourtant bien réelle pour moi.
Alors que l’Église catholique est traversée par le scandale des crimes sexuels causés sur des mineurs – et avant même que le rapport Sauvé ne soit rendu public – je me penchais sur mes souvenirs avec le prêtre Régis Peyrard venu rendre visite à mes parents et dont j’ai enfin compris que j’aurais pu, comme tant d’autres enfants, être sa victime. Seulement voilà : moi j’ai eu la chance d’être prévenue par La voix, par celui que j’appelais “Bernard”.
Des anges ? Pour qui, pourquoi ?
Que m’apprenait cette voix ? Que me permettait-elle ? Est-ce cela, un ange gardien ? Je me suis donc penchée sur la question et suis partie à la recherche d’informations sur les anges gardiens. J’étais décidée à vous embarquer avec moi !
Parce que Sandrine adore lire, que j’aime moi aussi énormement les livres (quel que soit le format, numérique ou papier) et que nous adorons toutes deux utiliser notre voix, j’ai pensé en toute sororité que cette série serait la sienne !
Changer de schéma
Sandrine
Musique : Tom Bousquet
Pour celles et ceux qui s’intéressent au monde du podcast (et je sais que vous êtes plusieurs à me suivre ) ou au monde de l’entrepreneuriat, vous ne le savez peut-être pas, mais je n’en suis pas à mon premier essai. En juin 2018, c’est l’audio qui est entré dans ma vie alors que je travaillais chez un grand éditeur de livres français – Albin Michel pour ne pas le nommer – au sein de son service numérique.
Moi qui, toute petite déjà, adorais me réveiller avec l’astrologue Mme Soleil sur Europe 1 puis continuer sur France Inter avec Ève Ruggieri dès mon signe passé (ndFlorence : je suis verseau ascendant sagittaire, comme ça c’est dit ! ) j’en suis venue à me rêver chroniqueuse sur une grande radio. Après les livres ces dix dernières années, ce serait la voie de l’audio… et les conférences, si je me bouge un peu plus ! (je vous le confirme, depuis mars 2020 cela ne s’y prête guère.)
Mais qu’y a-t-il derrière cette voix que vous entendez ?
Vous ne voyez que la partie émergée de l’iceberg. Mais dessous, est-ce si facile que cela de mettre en œuvre tous les éléments requis pour qu’un épisode soit sympa à écouter ?
Un podcast, c’est un enregistrement audio. Il y a donc avant toute chose le choix du matériel. OK, votre smartphone peut tout à fait convenir, surtout au démarrage. Je n’ai pas commencé comme cela, car je préférais investir un peu (pas trop non plus) dans un enregistreur afin de m’assurer que le son soit de qualité.
À moi les enregistrements dans mon salon – non, pas assez feutré – et dans mon bureau – là c’est déjà mieux – ou alors… dans mon dressing, le nez sur mes chemises et robes suspendues ! Ah ouiiiiii là c’est top ! On va continuer comme ça !
Au début, quand on écrit la bande-annonce et le texte qui sera au générique de son tout premier podcast, le tout premier épisode aussi, il n’est pas si simple de passer à l’action, de ne pas se juger, de ne pas recommencer mille fois. Bref, il n’est pas simple de se dire : STOP, fonce ! Là c’est bon, lance l’enregistrement !
Avais-je bien le texte en bouche ? Non, là ce n’est pas assez fluide. Ici, je bute sur tel mot. Et… mince, je dis un truc mais est-ce que j’apporte un élément informatif ?
OK. Je pense que pour continuer à prendre du plaisir – parce qu’il en faut, c’est très important pour créer – je vais me lancer dans les entretiens. Faire un peu parler les autres. C’est bien ça aussi, non ?
Côté technique, mon Zoom H1n me convenait très bien pour réaliser mes épisodes en solo. Mais j’avais vraiment envie d’une intimité, d’une proximité pour les entretiens. Je devais donc m’assurer, là aussi, que le son serait au top pour mes invité.e.s. et cela sans nous installer dans mon dressing !
J’ai choisi d’investir dans deux micros-cravates que je branche sur mon enregistreur à l’aide d’un adaptateur et le tour est joué ! Il ne reste plus qu’à acheter les petits gâteaux et à donner l’adresse à mon invité.e.
Avant de venir sur Rennes en juillet 2020, j’avais la chance – oui enfin, c’est comme tout, je me la suis donnée ! – d’avoir un ancien atelier d’artiste en duplex comme appartement. La vue sur les toits de Paris y était magnifique, la tour Montparnasse non loin et visible depuis la fenêtre de la cuisine – et accessoirement, comme je travaillais encore là-bas, le siège d’Albin Michel à 2 minutes à pieds 6 étages en dessous. J’étais heureuse de pouvoir accueillir Anya Tsai, Aurore Malet Karas, Marthe Vertueux ou Cécile Dayan pour en profiter ensemble, papoter sur la vue avant de se mettre dans le bain de l’audio. Cela mettait tout de suite à l’aise.
Mais en 2020, la Covid est passée par là et il a fallu s’adapter, réaliser les entretiens à distance par précaution mais aussi parce que je partais de Paris pour aller vivre à Rennes, en Bretagne ! Nouveau changement de vie. Mais ça, c’est une autre histoire.
Comme je n’ai pas entièrement confiance en la qualité des logiciels type Zencastr – en tout cas pas à l’époque – j’ai voulu changer un peu, monter en gamme et prendre un micro avec lequel j’enregistrerais directement sur mon logiciel de montage. Sauf que… sauf que ce ne fut pas si simple et que bon sang mais pourquoi ça ne veut pas enregistrer ?!
Oui, parfois on a envie de s’arracher les cheveux, on cherche, on tâtonne et on finit – après des heures voire des semaines en réutilisant son bon vieux matériel parce qu’on procrastine – par trouver la solution.
Les retours que j’ai côté qualité sur Restez dans le Flow sont très positifs et me concernant c’est d’ailleurs un grand encouragement pour continuer. J’essaie toujours de m’améliorer (mais rien ne vaudra jamais une vraie cabine d’enregistrement professionnelle. J’en rêve !) et de prendre autant de plaisir que j’en donne.
Conseil : comme vous le voyez ci-dessous, vous pouvez enregistrer avec du bon matériel pour moins de 200 euros, alors n’hésitez pas si l’aventure vous tente !
Micro 1 : un enregistreur numérique Zoom 2 pistes H1n (entre 90 et 130 euros)
Efficace aussi bien pour mes épisodes solos que pour mes entretiens, bien que pour éviter d’avoir trop de son d’ambiance je branche dessus deux micros-cravate. Ainsi, je suis au plus près de la voix de mon invité.e.
Les micros-cravate : omnidirectionnel à condensateur et clip Lavalier 3.5 mm, audio jack 1.5m universel pour smartphone (indisponible actuellement, mais comptez entre 12 et 15 euros pour le même type entrée de gamme. Pour la marque Rode, comptez entre 50 et 65 euros le micro)
L’adaptateur : Rode SC6 Adaptateur double entrée TRRS vers sortie Jack 3,5 mm (entre 12 et 15 euros)
Micro 2 : microphone à condensateur à large membrane Rode NT1-A (190 euros)
Avec le kit support SM6 et antenne anti pop (comptez en tout avec le micro Rode 290 euros)
Support de microphone : TONOR Bras de suspension à ciseaux réglable (35 euros)
Lorsque je suis en distanciel, par contre, je demande toujours à mon invité.e de s’enregistrer sur son smartphone à l’aide d’un kit mains libres filaire et de me faire parvenir son fichier audio.
Vous souhaitez savoir où je continue de me former alors que je suis autodidacte (comme la plupart) ? Ou peut-être juste lire ce qu’utilisent d’autres podcasteurs et podcasteuses ?
RDV sur le compte Instagram de la formation que je suis depuis quelques mois et de sa fondatrice Anne-Claire Lecat : Eeko Factory
Non, je ne touche rien pour vous recommander cette formation. Mais c’est pas bête, je vais lui en toucher un mot.. ou pas ! 😝
Comme je l’ai dit, cela me convenait très bien de réaliser mes épisodes en solo avec mon Zoom H1n. Mais une fois qu’on a notre voix dessus, comment fait-on pour l’amener jusqu’à vos oreilles ?
Et bien on la transfert sur un logiciel de montage !
Mais vous savez quoi ? Je vous garde ça au chaud pour une prochaine fois ! 😜
On se retrouve bientôt !
Tout comme l’était Marshall Rosenberg, le créateur de la CNV, le psychothérapeute Thomas d’Ansembourg est, lui aussi, un pro en la matière et j’aime beaucoup l’écouter.
Savoir se comprendre soi-même mais aussi entendre l’autre et communiquer avec sans violence, ça c’est son truc.
J’ai donc eu naturellement envie de vous le partager car je suis convaincue que cela peut vous aider sur le chemin de la résilience !
Il a été parmi les premiers à contribuer à faire plus largement connaître la Communication NonViolente en francophonie, notamment par le succès rencontré avec son premier livre en 2001 : Cessez d’être gentils, soyez vrai !
Disons-le clairement, je n’avais aucune idée que j’utilisais parfois cette technique dans mon quotidien. Dans ma famille, on ne nommait pas ce procédé. On le vivait.
Grâce à Thomas d’Ansembourg, j’ai pris conscience que cela se travaille et que c’est bien plus qu’un don.
Je pense en effet que c’est un réel cadeau pour celles et ceux qui sont entouré.e.s des personnes fonctionnant sur ce modèle de communication. Car ils se sentent écouté.e.s. J’irais même plus loin, ils se sentent entendu.e.s. Dans la famille nucléaire au sein de laquelle j’ai grandi, c’est vrai, il n’y a jamais eu de violence. J’ai été entendue à une époque où j’en avais réellement besoin !
Je n’ai pas été jugée et maltraitée émotionnellement par mes parents. Et heureusement, vu ce que je vivais par ailleurs ! C’est une chance énorme là où ce devrait être une norme pour chaque enfant.
Mais même dans une famille où aucun parent n’est auteur de violences spécifiques sur un enfant, lorsqu’aucun des parents élevant un enfant traumatisé (sans le savoir) ne veut être dans la manipulation, il n’est pas si simple et aisé d’être en permanence dans une communication non violente. (ndlFlorence : vous voulez vraiment voir à quoi ressemblait ma chambre d’adolescente ? Je ne crois pas. Vous seriez choqués ! Mes parents ont vraiment eu beaucoup de patience.)
Il n’est pas si simple d’arriver à être à l’écoute de l’autre et de soi en même temps, d’être dans la coopération et dans le non-jugement alors qu’on est déjà excédé.e par une journée de travail stressante et qu’on a épuisé notre stock de patience… Il n’est pas si simple d’être dans sa propre écoute et de se dire : « Tiens, et si j’observais sans juger, si je demandais avec compréhension plutôt qu’exiger, si je prenais acte des sentiments de l’autre mais aussi des miens ainsi que de ses besoins… Au fait, quels sont les miens ? »
Ouf ! Tout ça ?! Oui, c’est sur ces différents points que repose la Communication NonViolente. Sur l’observation sans jugement, sur l’expression de nos sentiments à l’autre, sur l’expression de notre (nos) besoin et l’ouverture à soi passe aussi par demander à l’autre s’il est OK avec nous.
En un mot : rapprochement. On se rapproche de l’autre et par là même de soi. Cela vous parait compliqué ?
* Les liens que je vous partage sont ceux de la chaine "En développement" que j'apprécie mais qui n'est absolument pas la mienne. Vous pouvez trouver d'autres interventions de Thomas d'Anssembourg ailleurs sur YouTube.
Pour celles et ceux d’entre vous qui sont parents d’un.e enfant adolescent.e, je sais combien certains moments de vie peuvent être difficiles dans votre relation parents-ado. Je ne peux que témoigner en tant qu’ancienne adolescente traumatisée mais en lien avec ses parents ou comme mère. J’ai deux enfants de 15 et 20 ans qui vivent à des centaines de kilomètres de moi depuis mon divorce et une prise de fonction à Paris en 2014. Autant vous dire que question liens, il faut être aguerri… Ah non ! En fait, il faut avant tout savoir être dans le lâcher-prise et dans l’écoute.
La nôtre et celle de l’enfant !
Il se peut même, dans une situation similaire à la mienne – parent non gardien – que je m’adresse ici à une majorité d’hommes, de pères, puisque dans 86% des cas la garde de l’enfant est à la mère. (Je précise que ceci n’est pas un jugement, juste un fait avec chiffres sourcés.) Donc est-ce cliché de penser qu’une majorité d’hommes a du mal à garder un lien à son (ses) enfant sans que la communication soit mise à mal ? Sans qu’il y ait des phases de coupure, d’arrêt de communication, d’incompréhension ? Sauf à chercher de l’aide, de l’appui par ailleurs, il n’est pas rare que des parents soient coupés émotionnellement de leurs enfants voire physiquement, malheureusement.
Garder des liens forts dans notre quotidien – et ce, quel qu’il soit, parents divorcés et éloignés en distance ou pas – c’est donc avant tout accepter que nous avons toutes et tous les mêmes besoins.
Parents comme enfants.
D’ailleurs, jusqu’à preuve du contraire, nous avons toutes et tous été des enfants, non ? Est-ce que nos besoins ne sont pas toujours les mêmes, une fois adulte ? Bien sûr que si !
Alors, si certaines situations du quotidien tournent parfois au vinaigre, des phrases sont énoncées allant au-delà de nos pensées, que nos proches en souffrent ainsi que nous-mêmes, nous pouvons agir dessus.
Apprenons à communiquer sur nos besoins, sur nos émotions, à ne pas systématiquement juger l’autre ou lui mettre sur le dos ce dont nous sommes responsables.
Ce que je vous écris là, je tente de me l’appliquer à moi-même du mieux que je peux et ce n’est pas toujours facile. Loin de là !
D’aucuns diront que l’on est trop laxiste, trop à l’écoute, pas assez ferme, trop gentil.le, bisounours, etc. Mais ce serait confondre un comportement de recul face à l’émotionnel, d’analyse d’une situation et de la compréhension de celle-ci dans son ensemble face à un abandon ou un « je-m’en-foutisme », une indifférence qui, en effet, ne résoudra pas le problème. Personnellement, je ne suis pas capable d’être indifférente ni de laisser pourrir une situation sans chercher à communiquer avec l’autre. Et vous ?
Cela demande du temps, de l’exercice, de l’envie aussi. C’est en tout cas ce que j’ai souhaité développer en tant que parent, partant du principe qu’après tout ce n’est pas parce qu’on fait (ou adopté) des enfants, que l’on vit avec eux que l’on connait leur vie intime, leur vie intérieure et leur vie au-delà de l’intimité de notre famille. Je suis bien placée pour savoir qu’un secret se garde très bien, la souffrance qui va avec aussi.
Vous voulez vraiment, réellement, que je vous montre ma chambre d’ado ? Celle de mes 13 ans, je pense.
Pensez-vous sérieusement qu’elle était dans cet état seulement parce que j’étais une ado flemmarde ? Que j’en avais marre d’entendre « range ta chambre » et qu’en réaction je ne m’activais pas ?
Non, elle était un signe. Ce bazar dans cette chambre signifiait quelque chose.
Beaucoup d’adultes n’ont pas vécu les violences que j’ai subies et c’est une joie pour moi de le savoir. Savoir qu’en effet, des adultes qui m’entourent n’ont jamais connu de violences, quelles qu’elles soient. Cela veut dire que c’est possible.
Sans le savoir, ils contribuent à me donner confiance en la vie (et aujourd’hui j’ai confiance en la vie. Et vous ?)
Mais en toute sincérité, je doute qu’ils puissent imaginer ce que j’ai ressenti à cette période de mon adolescence. La souffrance qu’il y avait en moi. Et c’est OK. C’est comme ça ! Il n’y a strictement aucun jugement à porter. Toutefois, si d’aventure vous êtes témoins d’un lieu semblable, gardez à l’esprit que, peut être, la personne face à vous est en état de souffrance et non simplement flemmard.e.
Apprenez à entrer en contact avec elle.lui sans jugement pour lui demander de ranger sa chambre.
Apprenons à être dans :
Pour rappel :
En France, l’Association pour la Communication NonViolente (association loi 1901) se crée en 1991. Elle a pour but de favoriser l’accès de tous au processus de la CNV.
Elle est membre de la « Décennie internationale de promotion d’une culture de la non-violence et de la Paix au profit des enfants du monde », initiée par l’ONU.
A l’heure actuelle, plus de 100 formateurs du CNVC travaillent dans le monde en proposant des prestations qui vont de la consultation individuelle à des médiations ou formations au sein d’organisations, en passant par une aide pour le rétablissement de la paix dans les points chauds du globe.
La Communication NonViolente a été développée dans les années 1960 par le psychologue clinicien américain Marshall Rosenberg, qui en élabore les principes.
Il a d’ailleurs dirigé le « Centre pour la Communication Nonviolente » (Center for Nonviolent Communication) qui est une ONG.
Pour comprendre les mécanismes des multiples formes de violence existantes, il a étudié les approches de nombreuses personnes et courants qui se sont intéressés à cet enjeu et ont développé les bases d’une attitude pacifiante.
Parce que Sandrine adore lire, que j’aime moi aussi énormément les livres (quel que soit le format, numérique ou papier) et que nous adorons toutes deux utiliser notre voix, j’ai pensé en toute sororité que cette série serait la sienne !
⭐️ L’instant présent ⭐️
J’ai choisi ces phrases parce qu’elles me parlent de manière viscérale. Elles me font naturellement penser à cette urgence de prendre soin de son souffle. Au sens propre et figuré !
(Ré)apprendre à bien respirer et se poser pour goûter, humer la vérité du temps. Sans courir, juste être dans le moment. Un chemin de résilience qui libère et donne de l’inspiration au présent.
Sandrine ✨✨✨
Et oui, il y a un début à tout ! Aujourd’hui, je me suis dit qu’il était temps, pour celles et ceux qui ne connaissent pas le podcast mais qui tombent par hasard sur le site (merci les algorithmes) : pourquoi ne pas leur donner à lire ce qu’ils n’ont pas encore entendu ? S’ils ne sont pas fans de l’audio ou tout simplement sourds et malentendants, pourquoi ne pas leur offrir ce que je dis, en lecture ?
Oui, c’est vrai, pourquoi pas ?
Alors à moins que vous ne soyez arrivé.e. ici via l’un de mes réseaux sociaux type Instagram, Facebook ou encore Linkedin vous allez peut-être me lire pour la première fois.
Donc voilà, je me suis décidée à vous partager aussi mes textes à l’écrit et j’en suis très heureuse. Parce que cela fait déjà des mois que je pense (et travaille un peu) à une version écrite des épisodes audio que je vous partage via le podcast Restez dans le Flow. Celui où je prends la parole seule et rien que pour vous. Mais je n’arrive pas à me décider quant au format d’ouvrage. Dois-je en faire un guide pratique sur la résilience comme j’en vois paraître partout de mois en mois ? Ou bien dois-je rester sur une version plus classique type autobiographie ? D’ailleurs, serait-ce l’autobio d’une ancienne #metoo, d’une ancienne résiliente ou d’une affranchie ? Un mix des trois, peut-être ?
Bon, comme vous le voyez, je ne suis pas décidée et j’en ai eu marre de me poser la question seule alors qu’au final, je peux déjà commencer par vous partager mes textes ici, n’est-ce pas ? Et qui sait, cela vous donnera peut être envie d’aller écouter ?
Il faut savoir qu’un épisode écrit pour de l’audio ne l’est pas pour de la lecture. J’écris et je réécris de manière à avoir mon texte en bouche. Je fais en sorte que ma voix soit fluide, que je ne bute pas sur les mots, qu’on ait l’impression que je suis dans mon flow de parole. Alors… bon… oui, je suis dans mon flow c’est certain, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de travail derrière, qu’il n’y a pas de ratures, qu’il n’y a pas plusieurs semaines d’écriture et d’attente entre chaque version pour qu’à la fin cela vous paraisse complètement naturel à entendre.
En réalité, je tente de faire un deux en un : un texte qui fonctionne aussi bien à la lecture qu’à l’écoute. Pas simple !
Mais trêve de bavardage, il est temps d’y aller.
Bonne lecture !
Bonjour ! Aujourd’hui, je vais vous parler de ma première rencontre avec Bernard.
J’ai rencontré Bernard lorsque j’avais 8 ans. Vous allez me dire : c’est plutôt précis comme âge pour une rencontre avec un être imaginaire, non ?
Oui, je suis d’accord… mais était-il vraiment imaginé ?
Peut-être avais-je un peu plus de 8 ans, peut-être un peu moins. Je pourrais même vous dire qu’en réalité plus les années passent et moins je sais. Ce serait normal, non ?
Eh bien non ! En fait, plus je vieillis plus je reste persuadée que j’avais réellement 8 ans et que Bernard n’était pas le fruit de mon imagination.
Le moment précis où j’ai entendu Bernard pour la première fois chuchoter à mon oreille, je me trouvais sur le chemin qui passe juste en dessous du pré aux ânes. C’est comme ça qu’on appelait le pré que mes frères et moi longions chaque jour pour retourner chez nous. Une fois que nous avions quitté la petite route qu’il nous fallait prendre pour revenir de l’école située en haut du village, nous finissions par le chemin des Gautières en passant devant ce pré et la forêt. L’hiver, ce pré était génial à descendre sur une luge. Enneigée, la pente était idéale pour ça. Et l’été, un ou deux ânes mangeaient tranquilles et nous regardaient passer. Je les aimais bien ces ânes.
À l’époque, mon grand frère était un préado de 13 ans et mon petit frère un gamin de 3 ans. J’étais donc fille unique, coincée entre deux mecs et déjà des idées bien arrêtées sur ce que je n’accepterais jamais comme différences entre les genres. Par exemple, je savais que je ne ferais jamais les corvées ménagères dont je voyais ma mère esclave à côté de son propre travail. Je suis d’accord, le mot est un peu fort puisque ce n’était pas le cas et que mes parents se partageaient – et se partagent encore – les tâches in and out. Comprenez : l’intérieur pour elle, l’extérieur pour lui. Et moi, à 8 ans, je voulais être comme lui !
Donc je ne me vivais pas différente de mes frères. Pourtant, c’est bien cette différence de genre qui, pour moi, sera dramatique.
Mes parents habitaient un petit village dans le département de la Loire où s’étaient préalablement installés mes grands-parents paternels, de vrais Siciliens qui parlaient en roulant les « r » et toujours avec une chanson ou le rire aux lèvres. Surtout mon grand-père. C’était un sacré loustic.
Si tous mes amis habitaient une maison dans ce village perché sur une bute, j’étais la seule à devoir « descendre » de cette bute pour rejoindre la maison de mes parents collée au flanc d’une colline boisée. Tout le monde aimait venir jouer chez moi. La forêt nous donnait de quoi nous amuser pendant des heures à construire des cabanes et la Loire, non loin, était le lieu idéal pour aller pêcher des poissons-chats infects et rire tous ensemble en revenant à vélo.
Un hiver, pour mon anniversaire, l’un de mes amis du club des 5 – c’est comme ça que nous nous nommons, mes amis d’enfance et moi – défia le temps et les 1 mètre de neige pour m’apporter son cadeau, un magnifique livre de Sarah Kay. Chaque année j’étais celle qui avait droit à son anniversaire avec une quinzaine d’enfants de sa classe à jouer comme des fous dans la maison enchâssée dans la forêt. Ce sont de super souvenirs. Vraiment. Pour rien au monde, je ne les changerais.
Et là, vous vous demandez : « mais pourquoi nous raconte-t-elle tout ça ? On a tous eu une enfance. La sienne avait l’air sympa, mais de là à en faire un podcast, il est où le rapport avec son thème de la résilience ? »
Et bien nous y voilà. J’avais 8 ans et cela faisait déjà 5 ans que j’étais victime de viols incestueux. C’est con, n’est-ce pas ? Dis comme ça, ça fait un peu brutal. Après la luge, la forêt, la pêche, les copains… On était si bien. Un peu comme dans l’univers de Sarah Kay avec ses illustrations d’un monde harmonieux où les enfants, les animaux et les plantes vivent leur vie. Une vie où les enfants ont des visages d’anges et les petites filles une garde-robe bucolique avec des volants, des liberty, des carreaux et des chapeaux de paille. Ah ! Et n’oublions pas les poupées de chiffons. Même moi j’en avais une !
Eh oui. Je me sentais vivre un peu comme ces personnages. Mais apparemment, personne n’avait jamais expliqué à un certain sicilien de 65 ans qu’il n’avait pas le droit de toucher à l’enfant de son fils. Autrement dit, sa petite-fille. Moi. Une jolie gamine à bouclettes rousse. Et là, ce n’était pas de la fiction.
Je suppose que c’est pour ça qu’un jour mon sauveur est arrivé ! Après 5 premières années dramatiquement merveilleuses dans ce petit village où je vivais depuis mes 3 ans, Bernard est apparu. Non ! Pardon, non. Dit comme cela, on a l’impression que je l’ai vu avec mes yeux. Je devrais dire : Bernard s’est fait entendre. Bon, il m’a dit qu’il s’appelait Bernard et entre nous si je l’avais inventé je n’aurais jamais choisi un prénom aussi pourri. Il n’était pas fait de chair et de sang, il n’avait rien d’humain et pourtant il était bel et bien là pour moi ! Je devais être sa nouvelle mission.
Une petite intervention, peut-être ? Si si, allez-y, je sens bien que vous en mourrez d’envie : « Mais, heu… elle ne serait pas un peu tarée, en fait, cette femme ? »
Ce serait tellement plus facile. Je vous rassure, ni moi ni qui que ce soit autour de moi et qui connait mon histoire ne le pense. J’ai bien la tête sur les épaules. Ne vous méprenez pas lorsque je dis « sauveur » en parlant de Bernard. Je ne veux pas dire qu’il a fait tout le boulot et moi rien du tout ! Non non non. En réalité, c’est bel et bien moi qui en ai fait une grande partie. Vous savez, ce boulot de la résilience ! Parce que vous vous doutez bien que passer des années à être le jouet à bouclette d’un individu masculin incapable de se retenir ça laisse des traces. Certes. Mais des traces qu’on peut accepter et dépasser !
À 43 ans, cette petite fille qui avait 8 ans lorsque Bernard, son ange gardien – appelons-le comme ça – s’est manifesté fait toujours partie de moi et je suis fière d’elle comme elle est fière de la femme que je suis devenue. En ça, oui, Bernard a vraiment contribué à ce que cette petite fille s’épanouisse et grandisse en gardant sa tête sur ses épaules. Et c’est énorme.
À partir de ce jour-là, j’ai pu converser avec quelqu’un, j’ai pu échanger sans aucun tabou, sans aucune crainte, sans aucun mensonge, sans aucun jugement.
J’aimerais pouvoir vous dire ce que Bernard m’a dit lors de son arrivée, sur le bord du chemin. J’aurais voulu pouvoir vous décrire la tête que j’ai faite quand je l’ai entendu la première fois. Mais là, c’est sûr, je n’en ai aucun souvenir. Pourtant, ce devait être quelque chose de simple. De très simple : « c’est bon, je suis là maintenant, ça va aller. Tu ne seras plus jamais seule. »
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